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Page:Leo - Soeur Sainte-Rose.djvu/24

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la mère supérieure avait regardé la jeune sœur.

En la voyant pâle et troublée, une expression dure et sévère se marqua sur le visage.

— Vous seriez-vous attachée à ces enfants ? demanda-t-elle.

— Oh ! ma mère… en vérité…

— Répondez.

— Je crois… que oui. Ne sont-ce pas des membres souffrants de Notre Seigneur Jésus-Christ !

— Sans doute ; mais c’est notre Seigneur Jésus-Christ seulement que vous devez aimer en eux. Ne l’oubliez pas. Le malin esprit a toutes sortes de pièges pour détourner l’âme du saint amour. Il faut que je confie ces petites créatures à la sœur Sainte-Angélique. Chacune sera de corvée à son tour. Tenez, la voici, remettez-les-lui.

Il fallait obéir. Pâle comme une morte, sœur Sainte-Rose tendit à sa compagne le petit garçon. Mais celui-ci regimbant et criant, se cramponna de toutes ses forces à son amie.

— Reste avec nous, ma Rose ! criait de son côté Joséphine, en s’attachant à la robe de la sœur.

— Voilà qui est ridicule ! dit la supérieure d’un ton sec, tandis que sœur Sainte-Angélique, de l’air le plus maussade et le plus mécontent de son nouveau rôle, se mit à distribuer des tapes aux enfants et les entraîna.

ANDRE LÉO

(La suite à demain)