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Page:Leo - Soeur Sainte-Rose.djvu/55

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Feuilleton de L’OPINION NATIONALE
du 1er avril 1870.


SŒUR SAINTE-ROSE

NOUVELLE
Par ANDRÉ LÉO.


À la nuit tombée, elle vit entrer furtivement chez ses hôtes le docteur Marinier, un peu effaré, mais tout joyeux. Il la complimenta vivement sur son courage et la remercia, non moins vivement, de ne l’avoir point dénoncé.

— On a pourtant des soupçons contre ma langue, au moins ; mais bah ! je m’en moque. Après tout, le couvent a plus besoin de moi que je n’ai besoin du couvent… Vous savez que l’on vous croit sérieusement possédée du diable, et que toutes les bonnes sœurs se signent en parlant de vous. Une sœur si douce et si pieuse autrefois ! dit-on de toutes parts. — Eh ! leur dis-je, c’est bien cela, précisément, l’eau qui dort. — C’est égal, vous