Aller au contenu

Page:Leo - Une vieille fille.pdf/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

raison l’avaient toujours gardée de cet entraînement, et maintenant encore, s’il n’avait fallu combattre qu’elle-même, elle eût promptement triomphé. Mais elle ne savait point résister aux volontés d’Albert. Depuis bientôt un an qu’il était l’objet de ses constantes sollicitudes, il avait pris sur elle tout l’empire d’un enfant gâté. Quelle femme, d’ailleurs, sait être forte contre celui qu’elle aime ?

Cependant mademoiselle Dubois repoussait avec énergie la pensée d’épouser Albert. Elle connaissait trop bien son ami pour ne pas être sûre que telle était déjà sa volonté, puisqu’il se laissait aller à de l’amour pour elle. Mais elle eût été indignée contre elle-même si elle eût seulement hésité. Elle désirait donc, tout en la redoutant, une explication entre eux, qui amènerait une séparation nécessaire ; car la pauvre fille se sentait de plus en plus envahie par cet amour, auquel elle ne voulait pas se livrer. Mais Albert se taisait. Tandis que l’a-