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Page:Leo - Une vieille fille.pdf/155

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« Clarens, tes sentiers sont foulés par des pas célestes, ceux de l’éternel amour qui siége ici sur un trône dont les marches sont des montagnes.

— Que cela est vrai ! Que cela est beau ! Ne le sentez-vous pas, Marie ?

— Embarrassée elle cherchait une réponse ; l’esprit protestant lui vint en aide :

— Ne serait-ce pas mieux le trône du Créateur ?

Il lui jeta un regard plein de reproche, et s’assit auprès d’elle, pensif, se demandant pour la centième fois :

— Voudra-t-elle m’aimer ?

Le soleil était couché, l’air devint frais tout à coup sur la hauteur ; Albert se sentit pris de frissons, ils descendirent. Quand ils furent dans la prairie de Montmeillan, Marie dit enfin :

— Avez-vous pris une décision, Albert ?

— Laquelle ? demanda-t-il surpris.

— Mais… pour aller… à Genève.