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Page:Leo - Une vieille fille.pdf/17

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nières vives et enjouées, à l’accent vaudois fortement accusé. Tu as donc pu quitter enfin tes montagnes et ces enragés chamois qui, sans ta protection et ton courage, mon cher Albert, m’auraient vu pourrir au fond des précipices.

— Et toi ? je te croyais à Paris.

— Non, mon cher ; j’ai abandonné l’étude pour les affaires. Mon père fait ici un grand commerce de vins auquel je m’associe pour le continuer un jour. Viendrais-tu te fixer à Lausanne ?

— Oui, pour compléter mes études et chercher une position.

— Quoi ! ton père a consenti ?…

— Il m’a congédié en me donnant un peu d’argent et en me défendant de revenir à la maison sous aucun prétexte, comme de m’adresser à lui désormais. Ainsi, me voilà seul dans la vie, Dieu aidant.

— Mets-moi de la partie, dit Samuel. Voyons, que pourrais-tu faire ?