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Page:Leo - Une vieille fille.pdf/195

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et sa fille. Quand la connaissance lui revint, il les vit toutes deux près de lui et leurs mains dans les siennes. Il les embrassa en pleurant. Elles crurent à des larmes de reconnaissance ; mais c’était toujours son rêve évanoui que pleurait Albert.

Sa convalescence fut lente et pénible. Il se remit cependant et reprit son travail ; mais il était encore plus sombre et plus absorbé qu’auparavant. Les seuls moments où il s’efforçât de marquer un peu d’intérêt pour quelque chose étaient ceux qu’il passait dans la famille du mercier, où depuis sa maladie on le traitait comme un fils. Profondément reconnaissant, Albert désirait leur être utile. Il mit de l’ordre dans la comptabilité un peu embrouillée du mercier, qui n’en était pas moins un des commerçants les plus heureux et les plus habiles de la ville de Berne ; et plusieurs fois il obéit aux ordres de madame Leüg qui, en vue de le distraire, priait Albert de les accompagner, elle et sa fille, au spectacle ou à la promenade.