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Page:Leo - Une vieille fille.pdf/66

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— Vous n’avez pas beaucoup étudié, vous, dit Albert ; mais vous aimez tout ce qui est beau et vous comprenez tout ce qui est élevé. Pourquoi votre sœur fuit-elle une conversation sérieuse ? Pourquoi se joue-t-elle de mon amour sans cesse comme un enfant ? Tantôt elle est tendre et bonne, tantôt elle m’afflige, comme pour jouir de ma peine, — ou bien, ajouta-t-il plus bas, elle se plaît à me rendre fou pour triompher de ma folie sans la partager.

En parlant ainsi, caressant par besoin d’effusion, comme sont les amoureux, il entoura de son bras la taille de son amie, et se pencha pour l’embrasser. Elle le repoussa brusquement.

— Soyez fou, s’il vous plaît, avec Pauline, dit-elle d’un ton sec et hautain qu’il ne lui connaissait pas, mais soyez convenable avec moi.

— Je ne savais pas vous déplaire, dit Albert vivement piqué. Je n’aurais pas, surtout, cru vous formaliser.