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Page:Leo - Une vieille fille.pdf/95

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crête du mont. Pauline, au bras d’Albert, fit moins heureusement le voyage. S’arrêtant à chaque pas, elle protestait qu’elle n’en pouvait plus, qu’elle en mourrait, que de pareils plaisirs étaient stupides, et, longtemps après qu’elle fut arrivée au but, elle se plaignait encore.

On pouvait cependant oublier la fatigue en regardant autour de soi. Tout le pays de Vaud s’étendait sous leurs yeux, vaste, varié, plantureux, offrant partout le spectacle de cette noble abondance qui est le fruit du travail de l’homme, et ces richesses d’aspect et ces beautés de contraste que la nature a dispensées aux rives du Léman. C’était une immense surface où l’œil passait tour à tour des prés verts aux champs rougeâtres, des sombres masses de sapins à la verdure nouvelle des hêtres, des chênes, des tilleuls, des toits rouges aux villas élégantes, des bois aux villages, des ravins aux monts. Puis, vous apercevez Lausanne avec ses grands clochers ; Lutry, dont les toits scintillants se cachent en bas dans les