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Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/129

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vous vous montrerez aussi disciplinés et aussi respectueux du bien d'autrui que vous vous êtes montrés braves contre l'ennemi et énergiques contre les privations, les fatigues et les maladies. » Et maintenant, en ce qui concerne les évolutions de la colonne légère, je pense qu'il vaut mieux laisser parler le général en chef lui-même. Le lecteur n'en sera que mieux renseigné. Car je suppose qu'il n'ignore pas la réponse courte et typique de ce soldat, qui, ayant combattu au Mexique, et revenu dans ses foyers, disait à sa mère : « L'ennemi s'est avancé, mais je n'ai rien vu. » Et c'est vrai. Le soldat en campagne n'est souvent qu'une simple machine que les chefs font mouvoir. Il ne sait généralement rien de ce qui se passe, même dans ses environs immédiats. Il tire et marche droit devant lui, suivant le mouvement sans s'en rendre aucun compte, tout en écoutant et en exécutant les ordres de ses chefs, qu'assez souvent il ne voit même pas. Aussi, je me rappelle l'effort qu'il m'a fallu faire pour noter sur mon carnet, pendant toutes mes campagnes, les événements de chaque journée, en profitant soit d'une pause, soit d'une grande halte ; il fallait faire cela le jour même et avant la nuit, car le soir on manque de lumière, et le lendemain on a déjà oublié.

Voici les principales dispositions des ordres généraux en ce qui concerne la prise des monts Ambohimenas par la colonne légère. Bien entendu, je ne cite ici que ce qui concerne directement les mouvements et les engagements.

« La colonne de droite, commandée par le général Voyron, suivra le chemin de l'ouest ; sa mission est de tourner les ouvrages construits par l'ennemi sur les deux autres chemins. La colonne de gauche, commandée par le général Metzinger, attaquera les ouvrages établis sur les chemins du centre et de l'est ; les deux colonnes doivent faire leur jonction à la cote 1462. Tout gaspillage de munitions doit être évité avec le plus grand soin ; l'infanterie n'agira que par feux