Aller au contenu

Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/206

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le 24 juillet, le colonel de Pélacot remit le commandement au général Frey qui avait débarqué le même jour à Takou, venant du Tonkin. A la date du ler août, les troupes françaises renforcées se composaient de trois bataillons d’infanterie de marine et de quatre batteries d’artillerie de marine. Dans une conférence du 3 août entre les généraux des troupes alliées, il fut décidé que l’attaque des positions de Pei-Tsang serait entreprise immédiatement ; ensuite, on chercherait à pousser jusqu’à Yang-Tsoun. Neuf mille hommes de troupes japonaises, anglaises et américaines se rassemblèrent à l’ouest de Sikou, tandis que les Russes, Français, Allemands, Autrichiens et Italiens franchissaient le canal de Lou-Taï et s’établissaient au nord de ce canal sous le commandement du général Stoessel. Le tout était placé sous les ordres du général russe Liniévitch, doyen des généraux présents.

Le 5, les Japonais qui formaient l’avant-garde enlevèrent successivement plusieurs positions chinoises ; ensuite ils se lancèrent à l’attaque des retranchements de Pei-Tsang, soutenus par les Anglais et les Américains, tandis que le général Stoessel faisait entrer en ligne la réserve qui bivouaquait à l’est du Peï-ho, et que le général Frey gagnait You-Nan-Tsoun à travers la plaine inondée et ouvrait un feu rapide sur le flanc gauche des positions de Pei-Tsang. Toutes les troupes étaient exténuées par ces marches et contremarches sous une chaleur torride. Il fallut laisser à Pei-Tsang un grand nombre d’hommes malingres et incapables de prendre part à de nouvelles opérations. Néanmoins, on poussa jusqu’à Yang-Tsoun en manœuvrant à travers champs et en bombardant les positions de l’ennemi. Celui-ci évacuait les retranchements et nos troupes s’y établissaient au bivouac. Une nouvelle conférence entre généraux eut lieu le 7. Il y fut décidé de marcher sur Pékin sans délai afin de porter secours aux légations assiégées. Le lendemain, la marche fut reprise. Les moyens de transport faisaient totalement