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Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/311

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COCHINCHINE


Le peuple cochinchinois ayant à peu près les mêmes mœurs que celui du Tonkin dont j’ai déjà parlé, j’ajouterai simplement ici quelques particularités qui me semblent mériter l’attention du lecteur.

La Cochinchine occupe parmi nos possessions d’Extrême-Orient une situation privilégiée, mais pas au point de vue de la salubrité, car son climat est des plus meurtriers. Elle se trouve à proximité du détroit de Malacca, non loin des Philippines, à 215 lieues marines de Singapour et à 310 de Hong-Kong.

Le fleuve Mékong, après un cours de 4 000 kilomètres, l’arrose par lui-même et par ses affluents, fertilisant ses plaines et lui apportant la fécondité et la richesse. La Cochinchine est une de nos plus productives colonies ; depuis longtemps elle ne coûte rien à la France.

Sa superficie est d’environ 60 000 kilomètres carrés, avec une population qui dépasse 22 62 000 âmes. Les Européens y figurent pour 4 113, les Chinois pour 88 000 et les Annamites pour 1 968 000. Le reste est composé de Malais, Cambodgiens, Indiens et Mois.

Il n’y a que deux saisons en Cochinchine : la saison sèche, de novembre à mai, pendant laquelle il ne tombe pas une goutte d’eau et la saison des pluies, de juin à novembre, pendant laquelle il pleut régulièrement chaque jour. C’est la saison meurtrière pour les Européens.

La paresse des indigènes de Cochinchine est légendaire ; un cinquième du territoire seulement est cultivé ; le reste est recouvert de marais, de brousses et de forêts.