Aller au contenu

Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


DAHOMEY


Rien au monde n’est plus fastidieux que les documents officiels. Il faut bien cependant donner un aperçu du pays et je suis obligé d’y avoir recours, mais je réduirai ces quelques emprunts à leur plus simple expression. Ils se rapporteront uniquement aux origines du pays, et à son administration ancienne. Au sujet de l’état de choses actuel, je ne raconterai que ce que j’ai vu et entendu moi-même. Auparavant, puisqu’il s’agit des colonies, je conseille à ceux qui ont l’intention de s’y établir, de s’entourer de renseignements sûrs, et non pas d’écouter des on-dit. Ces on-dit, proviendraient-ils même de personnes qui y ont vécu, ne sont pas toujours exacts. Seul, un bureau de renseignements dépendant du ministère des colonies, « l’Office Colonial », possède tous les rapports, décrets et statistiques des colonies et peut exactement et utilement renseigner. Et, si l’on s’adressait à lui, on ne serait pas obligé, comme j’ai eu l’occasion de le voir dans certaines colonies, de rapatrier des Européens qui, y ayant à peine séjourné deux ou trois semaines, ont dépensé leur petit avoir et traînent la misère, heureux encore s’ils ne contractent pas de maladie par suite de leur ignorance du climat.

La côte du Dahomey, ou côte des Esclaves, a été visitée dès le treizième siècle par des navigateurs dieppois, génois et portugais ; puis, en 1725, un Français nommé Jean Préault eut l’autorisation d’y établir des comptoirs ; c’est à cette date que débuta le commerce entre les navires de Normandie et les noirs. Le troi-