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Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/98

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MADAGASCAR


La guerre de Madagascar a son origine dans la résistance opposée par le gouvernement hova à l’exécution des clauses du traité du 17 décembre 1885, dans l’impunité assurée aux fréquents attentats commis contre nos nationaux, et enfin dans l’impossibilité pour le résident de France à Tananarive d’obtenir la réparation de ces méfaits.

A en juger par tous les documents officiels, la France répugnait à l’idée d’user de sa force sans avoir au préalable tout tenté pour obtenir une solution pacifique. M. Le Myre de Vilers fut chargé d’aller négocier en personne, à Tananarive, l’établissement d’un modus Vivendi plus conforme à nos intérêts et à la dignité nationale. Mais, dès son arrivée, il se heurta aux plus incroyables prétentions. Il ne put qu’organiser l’exode de nos nationaux et repartir en France, après avoir temporisé, croyant que la reine ou Rainilaiarivony montreraient un désir de conciliation. Mais bientôt, il devint évident que nous n’avions d’autre alternative que la guerre ou l’abandon inadmissible de nos droits séculaires. C’est alors que le Parlement décida, le 7 décembre 1894, d’imposer par la force au gouvernement malgache ce que n’avaient pu obtenir de lui huit années d’efforts pacifiques et de trop patientes négociations.

Mais les renseignements recueillis par l’état-major montraient que de graves difficultés matérielles étaient à vaincre par le corps expéditionnaire : absence complète de toute voie de communication, insalubrité