Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Solari, sculpteur, âgé de trente ans, demeurant rue Perceval 10, de Paul Cézanne, peintre, âgé de trente-un ans, demeurant rue Notre-Dame-des-Champs, 53, amis des époux. Et ont les époux et les témoins signé avec nous après lecture. Signé : Émile Zola, Alexandrine Meley, Philippe Solari, Paul Cézanne, Paul Alexis, Roux Marius, et Blanche de Pauniat. Voilà donc Zola marié, vivant de la vie de famille, car il avait auprès de lui sa mère. Il avait pour elle affection profonde et respect attentif. Au petit hôtel de la rue des Apennins, le second étage était entièrement réservé à Mme veuve François Zola. Elle mourut à Médan, peu de temps après l’acquisition, le 17 octobre 1880. Elle fut enterrée à Aix, selon son désir de revenir auprès de son mari, dans le caveau « dans un état parfait de conservation, », dit Zola qui avait accompagné la dépouille maternelle. La cérémonie fut religieuse. « On m’affirme que je ne puis éviter cela », écrivit Zola à Henry Céard. Émile Zola, jeune marié, ne se trouvait pas à Paris pendant le Siège. On doit le regretter, non pas qu’il eût renforcé considérablement, par sa présence, les moyens de défense dont on usa si peu et si mal, il aurait fait un garde national de plus, et ce n’est pas de soldats improvisés qu’on manquait. Mais quels documents il eût recueillis ! que de notes curieuses il eût récoltées, durant les gardes aux remparts, sur la place publique, dans les réunions fuligineuses, à la porte des boucheries aux queues faméliques, rappelant sinistrement celles des théâtres aux heures de joie. Il nous eût donné de puissants tableaux de Paris à jeun, sans bois, sans lumière, manquant de pain, de journaux, de voitures, de spectacles, de commerce et de plaisirs, mais armé, frémissant d’enthousiasme et de colère aussi ; impatient de se battre ;