Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/249

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tour à tour, les gens de la politique, disparaissent et perdent leur signification précise, comme celles que prennent, dans leurs luttes, aussi passionnées, aussi injustes, les gens de la littérature. Nos épithètes du langage politique actuel, de radicaux, de socialistes et d’unifiés, que chacun entend et applique aujourd’hui, cesseront d’avoir un sens et une portée pour nos descendants, comme ont perdu importance, ou même usage, les retentissantes dénominations de jadis. Qui comprendrait un membre de nos assemblées traitant M. Ribot de girondin, ou M. Clemenceau de dantoniste ? qui classerait un de nos écrivains parmi les classiques, ou l’incorporerait dans les romantiques ? C’est pour employer un langage rétrospectif, et pour user d’une comparaison encore intelligible, que j’emploie, comme un terme historique, le mot de « romantisme », en parlant, ici et là, de certaines tendances littéraires d’Émile Zola. Victor Hugo, a été le dernier romantique. On pourrait ajouter qu’il fut le plus grand et presque le seul représentant de cette école mémorable. Il n’a pas laissé de successeurs. De son vivant, il eut des disciples, mais personne, même parmi les plus talentueux adeptes des soirées de l’Arsenal, chez Nodier et du salon de la Place Royale, ne pouvait continuer à se dire et à se montrer romantique. Auguste Vacquerie voulut persister : l’accueil fait à Tragaldabas et aux Funérailles de l’honneur fut la démonstration sifflante qu’on ne saurait recommencer le passé, et que, comme la jeunesse, les écoles et leurs épithètes n’ont qu’un temps. Il en est pareillement aujourd’hui pour le Naturalisme. Zola revendiqua jusqu’au bout ce titre. Mais qui l’imita ? Le fidèle Paul Alexis, Vacquerie de cet Hugo, persista le dernier. Jusqu’à son heure suprême, suivant de près