Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/392

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une nation meurt dès qu’elle désarme. La guerre, c’est l’école de la discipline, du sacrifice, du courage, ce sont les muscles exercés, les âmes raffermies, la fraternité devant le péril, la santé et la force. Il faut l’attendre, gravement. Désormais, nous n’avons plus à la craindre. Zola disant : « La guerre, mais c’est la vie même ! Elle est inévitable ! Il faut s’y préparer et désormais nous n’avons plus à craindre ! » est-il un organisateur de la déroute ? Mais jamais apôtre de la Revanche n’a tenu langage plus net, plus persuasif, plus chauvin aussi. La dernière phrase est une reproduction, avec moins de latinité, du cœur « léger », le cri de l’âme exempte d’inquiétudes après la décision, le cœur intrépide, expression choisie, mais déplacée, si rudement reprochée à Émile Ollivier. Toutes les sottises, toutes les malveillances, toutes les déclamations mensongères de ceux, qui, pour atteindre le Zola de Dreyfus, injurièrent et maltraitèrent le Zola de la Débâcle, ne prévaudront pas contre la vérité, contre l’évidence. L’auteur a d’avance bouclé toutes ces mâchoires hurlantes avec cette affirmation, que Paul Déroulède a certainement dite avant lui, et que je voudrais voir inscrite sur tous les tableaux appendus aux murs de nos écoles primaires : « Seules les nations guerrières ont prospéré, une « nation meurt dès qu’elle désarme ! » Zola a également expliqué les sentiments qui l’animaient en écrivant la Débâcle, dans une lettre, adressée à M. Victor Simond, directeur du Radical, le jour où commençait, dans ce journal, la publication de cet ouvrage. Cette lettre ne figure pas dans la Correspondance de Zola qui vient d’être publiée :