Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/414

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pas là. Il s’agit uniquement de la sainte religion. L’auteur de la Rome Nouvelle n’a compris ni le pape, ni la papauté, ni Rome. Comment a-t-il pu croire que le Saint-Siège transigerait jamais sur la question du pouvoir temporel des papes ? La terre de Rome est à l’Église. Abandonner ce sol, sur lequel la Sainte Église est bâtie, serait vouloir l’écroulement de cette Église catholique, apostolique et romaine. L’Église ne peut rien abandonner du dogme. Pas une pierre de l’édifice ne peut être changée. L’Église restera sans doute la mère des affligés, la bienfaitrice des indigents, mais elle ne peut que condamner le socialisme. L’adhésion du Saint-Siège à la République, en France, prouve que l’Église n’entend pas lier le sort de la religion à une forme gouvernementale, même auguste et séculaire. Si les dynasties ont fait leur temps, Dieu est éternel. Il fallait être fou pour s’imaginer qu’un pape était capable d’admettre le retour à la communauté chrétienne, au christianisme primitif. Et puis, l’abbé Froment a écrit une mauvaise page sur Lourdes. La grotte aux miracles a rendu de grands services à la religion, à la caisse du pape aussi. « La science, conclut Léon XIII, doit être, mon fils, la servante de Dieu. Ancilla Domini… » L’abbé Froment s’incline. Il n’est pas converti, mais écrasé. Il ne peut lutter contre ce pape qu’il voulait défendre. Il ratifie la mise à l’index de la Congrégation, il rétracte sa Rome Nouvelle. Voilà l’une des sections du livre, car il est triple : la description de la ville et une aventure romanesque constituant deux autres parties. Les chapitres romanesques ne sont pas les plus louables. Ils contiennent des épisodes d’amours contrariées. Le prince Dario et la contessina Benedetta en sont les