Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/53

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Sylvacanne. L’ingénieur dut bientôt faire un nouveau séjour à Paris, nécessité par la surveillance de sa machine à déblayer, qui fonctionnait à Montrouge, pour les travaux des fortifications. Ce nouveau séjour se prolongea pendant un an et demi. Le petit Zola, né à Paris, transporté à Aix, puis ramené à Paris, ne revint définitivement en Provence qu’à l’âge de cinq ans et demi. Il était trop jeune encore, lors de ce second habitat parisien, pour rien comprendre à la grande ville, ni pour en rien retenir. Paris n’a donc pu influer sur son intelligence en formation, sur son caractère, encore moins sur son talent futur, sur son génie. Parisien de naissance, Émile Zola allait devenir Méridional, par le milieu où il se trouvait transporté, par les impressions premières, par les perceptions oculaires et auditives, par l’air même respiré à Aix et dans ses environs. Il grandit dans la liberté d’un vaste jardin, dépendant de la maison de l’impasse Sylvacanne. La maison était bourgeoise ; elle avait été habitée par la famille de M. Thiers. Quand la mort priva la famille Zola de son soutien, cette demeure se trouva trop somptueuse et d’entretien coûteux. Mais il n’est pas aisé, au lendemain d’une catastrophe qui bouleverse les existences et démolit les fortunes, de se débarrasser instantanément d’agréments et d’engagements datant de l’époque heureuse. La veuve, liée par un bail, dut conserver l’élégante maison. Alors les meubles riches, les bibelots précieux, un à un, prirent le chemin de la boutique du brocanteur. Les domestiques avaient été congédiés. On ne garda pas même une petite servante, dans cette vaste demeure, Émilie Zola était très prise par ses procès. Pas une minute ne semblait lui appartenir. Elle courait, accompagnée