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Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/141

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— Oh ! non, non, Audley !

Et le regard plein de douceur de la jeune femme, en prononçant ces mots, calma quelque peu la violence de son mari.

— Assurément ; continua-t-elle, je vous ai donné déjà une grande preuve, une preuve irréfutable de mon amour ; mais je voudrais que vous comprissiez ceci : tant que les conditions que je vous ai mentionnées et que vous avez acceptées lors de notre mariage ne seront pas remplies, je ne puis le considérer comme complet, comme ratifié.

— Et quand se fera cette ratification ? demanda-t-il, un peu calmé ;

— Quand vous voudrez. Peut-être ferions-nous mieux d’écrire de suite une pleine et entière confession à mon père.

Mais elle frémit en émettant cette proposition.

— Évitez toute précipitation, s’écria madame d’Aulnay. Après la scène terrible d’hier, réfléchissez sérieusement avant d’entreprendre une pareille démarche. Antoinette, ton père peut te renier, te déshériter immédiatement. Le major Sternfield même, quel que excité qu’il soit en ce moment ne peut manquer de partager mon opinion, de condamner une semblable démarche. La voie doit être préparée d’avance, ton père calmé et mis en humeur de recevoir plus favorablement une communication de ce genre. N’ai-je pas raison, Audley ?