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Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/335

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tout ce qu’il y a de plus sacré sur la terre. Si votre cœur penche vers la foi de mes pères, ne permettez pas que…

— Tais-toi, enfant, assez d’une semblable folie. Je mourrai avec la foi dans laquelle je suis né et j’ai grandi.

— Alors, le docteur Ormsby va vous lire de suite des prières ; votre temps, mon cher, cher époux, est très-court.

— Ne commence pas à coasser, Antoinette, cela ne me ferait aucun bien. Je suis prêt, docteur, mais excusez si je vous exprime l’espoir que vous ne serez pas trop long.

— L’état de faiblesse où vous êtes ne me permet pas de l’être ; croyez-moi, je n’outrepasserai pas vos forces.

En ce moment on entendit frapper à la porte de la chambre qui fut instantanément ouverte par le révérend Ormsby.

— Un messager pour vous, mademoiselle de Mirecourt, dit-il.

Antoinette regarda vers la porte entr’ouverte et reconnut Jeanne à l’instant. Après avoir dit à Sternfield qu’elle ne serait pas longtemps, elle sortit pour aller à la nouvelle venue.

Celle-ci lui annonça à voix basse que madame d’Aulnay l’avait envoyée avec l’injonction formelle de ne pas revenir sans ramener mademoiselle Antoinette avec elle.

— Mais, bon Dieu ! mademoiselle de Mirecourt, qu’est-ce que tout ceci veut donc dire ? — demanda la vieille domestique en l’entraînant plus avant dans le