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Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/9

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ANTOINETTE DE MIRECOURT.


I.


Le tiède soleil de novembre, — le plus désagréable de nos mois canadiens, — jetait ses pâles rayons dans les rues étroites et sur les maisons irrégulières de Montréal, telle que cette ville existait en 176-, quelque temps après que le royal étendard de l’Angleterre eut remplacé sur nos remparts le drapeau aux fleurs-de-lys de la France.

Vers l’extrémité de la rue Notre-Dame, qui était à cette époque le quartier aristocratique de la Cité, s’élevait une grande maison en pierre dont les croisées par leurs innombrables petits carreaux réfléchissaient au loin la lumière de l’astre du jour. Sans nous astreindre à la cérémonieuse formalité de frapper au lourd marteau, franchissons de suite la porte d’entrée surmontée d’un panneau vitré en forme d’éventail ; puis, pénétrant à l’intérieur, jetons y un coup d’œil, et lions connaissance avec les personnes qui l’habitent.

Malgré le peu d’élévation des plafonds si justement incompatibles avec nos idées modernes d’élégance et