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Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/196

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*

Apprends-moi, dis-je, qui tu es, Azraël.
Et l’ange sombre s’éleva dans le ciel,
En étendant sur moi ses grandes ailes.

La terre frissonna sous un souffle inconnu,
Les corolles des fleurs tremblantes se fermèrent,
Et le monde soudain s’effaça de mes yeux.

Pourtant des choses étaient encore :
J’entendais la foule légère
Des heures obscures qui passaient,
Et, comme en moi, des roses qui croissaient.
Au loin chantaient des sphères,
Des étoiles vivaient.