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Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/172

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CHAPITRE III

le siège de l’auberge


Qu’était devenue « la merveille de l’industrie française » ?

De toute évidence, « il y avait du Vautrin là-dessous ». Cela ressemblait à tant d’autres disparitions ménagères qu’on n’avait jamais pu expliquer et qui avaient été mises sur le compte des Trois Frères ! On ne douta plus dès lors qu’Élie, Siméon, Hubert ne fussent de retour et qu’ils eussent accompli le miracle d’avoir échappé au couperet du bourreau, dans le but unique d’accourir à Saint-Martin-des-Bois voler la robe de l’Impératrice.

Si M. Jules (le Maire), qui avait toujours eu un faible pour ces chenapans, à cause des hautes relations qu’ils entretenaient avec les élus de la nation, hésitait encore à se rendre à l’évidence, son hésitation ne devait pas être de longue durée…

En effet, on frappa de nouveau à la porte de l’auberge du Soleil Noir, et la personne qui frappait ainsi paraissait aussi pressée d’entrer que le docteur Honorat l’avait été lui-même. Un silence affreux régna aussitôt à l’intérieur de l’auberge, car tous se demandaient déjà s’ils n’allaient point entendre la voix des Trois Frères. Mais chacun reconnut la tremblante voix de Mme Godefroy, la receveuse des postes de Saint-Martin.