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Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/198

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BALAOO

eu des ailes. Quand la chose était survenue, les gardiens jouaient aux cartes comme toujours, assis tous à la même table, tandis que Siméon, Élie, Hubert, debout, autour d’eux, leur donnaient des conseils. C’était une partie de rams. Quand les gardiens avaient relevé la tête, la partie finie, ils avaient cherché en vain les prisonniers. On avait trouvé à une fenêtre deux barreaux tordus par un effort qu’aucun bras d’homme au monde n’était capable de donner. C’est par là qu’ils s’étaient envolés. Et, en vérité, il n’y avait point d’autre mot pour définir la situation… Car ils avaient dû glisser comme des oiseaux sur les toits. Bref, l’affaire tenait du rêve, et le Gouvernement, qui serait certainement interpellé, ne pourrait apporter à la tribune de la Chambre ce conte à dormir debout ! Aussi l’Administration préfectorale comprenait-elle parfaitement que, puisqu’on ne pouvait trouver l’explication de l’évasion, il fallait, pour écarter toute idée de complicité retrouver les évadés, morts ou vivants !

— Rondement !… Rondement ! avait dit M. Mathieu Delafosse au vicomte de Terrenoire qu’il avait trouvé en train de faire le beau sur son alezan devant les fenêtres de Mme Valentin, avec tout le village autour de lui… Commandant ! vous allez courir avec vos hommes sur la route de Tournadon-la-Rivière jusqu’à la Grange-aux-Belles, et là joindre le détachement qui arrive du côté du Chevalet. Il n’est plus que ce chemin-là de libre. Il faut le leur barrer. Alors vous vous entendrez là-bas avec le colonel du Briage et vous nous rabattrez le gibier entre Moabit et Pierrefeu. Et dites-lui bien, au colonel, qu’il jette tout son régiment dans la forêt, que ses hommes battent chaque buisson et fouillent tout ! Et, s’ils se défendent, qu’on tire sur eux comme sur des lapins ! Quand