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Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/313

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BALAOO

— Ça aurait été plus vite fini avec une voiture…

Mais Madeleine l’entraînait déjà dans l’escalier. Elle lui avait pris le bras et, d’un geste rapide, s’était à nouveau renfermée dans les plis maussades de son manteau.

L’oncle venait de passer à la hâte une redingote usagée que lui avait tendue Gertrude. Il n’y avait que la vieille servante qui parût en toilette. Elle était entrée avec assez de difficulté dans une robe de soie puce qu’elle s’était fait faire, en grand secret, pour la circonstance, et que Coriolis malgré une colère foudroyante, n’avait pu lui faire ôter.

Tous quatre descendirent l’escalier quand une porte au-dessus d’eux s’ouvrit, et Patrice entendit des pas précipités. Il se retourna. Mlle Zoé était derrière eux, plus pâle qu’une statue de cire. C’est à peine si elle eut la force, dans l’émotion qui soulevait son aimable corsage, de dire ces mots auxquels Patrice chercha vainement un sens dramatique : « Il est à la fenêtre. »

Mais Coriolis ne les eut pas plutôt entendus qu’il s’écria :

— Nom d’un chien de nom d’un chien ! Passons par l’escalier de service !

Car l’hôtel avait un escalier de service aboutissant à une petite porte qui ouvrait sur une ruelle adjacente ; seulement les portes de cet escalier et l’escalier lui-même, n’avaient point servi depuis des années sans nombre et la descente par cette étroite et sinistre galerie, raide comme un puits, fut une entreprise presque tragique.

Il fallut se battre, non seulement contre des gonds vermoulus, mais encore contre une saleté séculaire. Ce fut un bonheur que l’antique serrure qui fermait la porte de la ruelle ne tînt presque plus, sans quoi la noce ne serait jamais sortie de cet affreux boyau.

Quand ils furent enfin dehors, ils se regardèrent. Les