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Page:Leroux - Balaoo, 1912.djvu/43

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BALAOO

— Non, monsieur le Juge…

— Car, enfin, ces chiens ne s’étaient pas pendus tout seuls !

— Non, monsieur le Juge… Monsieur le Juge, on a encore assassiné quelqu’un !…

— Hein ?… — Oui, Blondel, le commis-voyageur de Clermont-Ferrand, a été trouvé pendu, cette nuit, chez Roubion…

Le juge les regarda :

— Tonnerre !… fit-il… et il se mit à tourner :

— Venez !…

Ils le suivirent. Tous montèrent dans l’omnibus du Soleil Noir qui venait d’arriver et où ils se trouvèrent seuls. Là, avant toutes choses, M. Herment de Meyrentin tendit un papier à M. Jules et lui dit :

— Lisez tout haut !

M. Jules lut. C’était un dernier mot du médecin légiste qui disait :

« Les blessures à la gorge de Lombard et de Camus se présentent telles que si elles avaient faites par quelqu’un qui eût marché la tête en bas ! »

Et la note se terminait ainsi :

« Imaginez que l’assassin soit venu au-devant de sa victime, non point en marchant sur le plancher, mais en marchant sur le plafond, et vous aurez cette blessure-là !»

— Hein ? qu’est-ce que je vous disais l’autre jour ? Je ne l’ai point inventé ! fit M. H. de Meyrentin en reprenant sa note d’un petit geste orgueilleux.

M. Jules soupira. Le docteur et Roubion baissèrent les yeux, ahuris, consternés. Le greffier se gratta le bout du nez qu’il avait long et antipathique.

Cinq minutes plus tard, tous quatre pénétraient dans