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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/125

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bruyants qui remplirent la salle et il se dirigea, suivi de ses trois compagnons, au fond de l’établissement, où se trouvait une petite pièce.

MM. Souques et Ordinal se regardaient et, sans qu’ils eussent à l’exprimer autrement, leur pensée était la même : « Cette fois, nous le tenons ! »

Quand ils furent servis, ce fut M. Ordinal qui commença :

— Messieurs, vous nous parliez tout à l’heure de ce qui nous est arrivé à Naples !… Il nous y est donc arrivé quelque chose ?

— Nous connaissons l’affaire dans tous ses détails ! déclara Titin.

— Vous la connaissez aussi bien que Hardigras lui-même ! jeta négligemment M. Ordinal.

— Ah ! c’est lui-même qui l’aurait racontée que ça ne m’étonnerait pas, vous savez ! répliqua Titin.

— Je saurais curieux de l’entendre !… fit encore M. Ordinal en lançant à la dérobée un coup d’œil à M. Souques… histoire de vous avertir si, par hasard, il s’y mêlait quelque fantaisie !…

— Eh bien ! vous allez juger, messieurs, si nous sommes bien renseignés !…

Et le Bastardon narra par le menu cette aventure à la fois si extraordinaire par sa réussite et si simple par les moyens employés…

Certain soir, les deux agents avaient été avertis que Hardigras, se sachant pourchassé, venait de se réfugier à bord d’un caboteur qui devait quitter le port dans la nuit même.

En attendant que le bâtiment prît la mer,