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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/144

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d’abord arrêter celui-là ! Il avait la bannière ! Il faudrait bien qu’il dise d’où elle lui était venue !

Titin, en quelques bonds, était arrivé au buste de l’énorme fantoche, s’était hissé jusqu’à sa bouche à laquelle il s’accrocha, pour, de là, par un dernier effort, arriver au crâne qui servait de piédestal à Hardigras, lequel, sans se préoccuper de tout ce tumulte, agitait toujours sa bannière.

Déjà Titin lui touchait les pieds, mais à ce moment le crâne se rouvrit et Hardigras y disparut avec la même facilité qu’il en était sorti.

— « Fan d’un amuletta » ! clama Titin… Je te poursuivrai jusqu’en enfer !

Et avant que le crâne se fût refermé, il y disparaissait à son tour…

Guidés par un aussi noble exemple, tout sa bande plongea dans le gouffre…

Enfin les authentiques Souques et Ordinal se trouvèrent eux aussi sur le bord de l’abîme toujours entr’ouvert et qui semblait les attendre.

Ils se regardèrent, se comprirent et restèrent là, debout sur le nez du colosse, dans une position assez ridicule.

Le crâne sembla attendre quelques instants puis se referma.

C’est sur les deux agents que tombaient maintenant les confetti avec cent allusions déplaisantes à une prudence qui, après tout, était fort excusable chez des hommes qui avaient déjà subi l’aventure de Naples.

Ils étaient si abasourdis, si mécontents d’eux-mêmes qu’ils ne prêtèrent d’abord aucune attention au mouvement qui mettait de