Aller au contenu

Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lait le dire tout de suite ! Monsieur, je vous dis qu’il y a erreur sur la personne !…

Laissez-moi me relever, monsieur !… On vous a mal renseigné ! Vous devez confondre avec mon frère !…

— Êtes-vous, oui ou non, le prince Hippothadée ? lui cracha Titin.

— Mais nous nous appelons tous Hippothadée dans la famille !… Laissez-moi vous expliquer, et vous allez voir que nous allons finir, par nous entendre !… Sacrebleu ! Que vous êtes brutal !… C’est difficile de causer avec vous, vous savez ! Nous nous appelons tous Hippothadée dans la famille à cause d’un ancêtre illustre qui, paraît-il, a rendu de grands services à la patrie du temps de la première invasion des Turcs !… Depuis, les princes de Transalbanie sont tous des Hippothadée, avec des variantes, naturellement !… Ainsi, moi je m’appelle Hippothadée-Vladimir et mon frère aîné s’appelle Marie-Hippothadée. En Occident, tout le monde nous appelle Hippothadée, mais chez nous, je suis le prince Vladi et mon frère est le prince Marie. Eh bien ! c’est le prince Marie qui est venu à Nice à l’époque que vous dites et qui s’est si mal conduit avec madame votre mère. Quant à moi, je n’y suis pour rien dans cette affaire-là. Je ne suis venu à Nice pour la première fois qu’une quinzaine d’années plus tard.

— Je vous demande pardon, monsieur Hippothadée… Vladimir… Vous pouvez vous relever ! fit Titin en fermant son couteau. Seulement nous n’avons pas fini de causer pour cela ! J’ai failli vous tuer, mais il ne dépend