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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/181

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que je vais lui offrir de « réparer », autant que faire se peut, hélas ! une faute de jeunesse ; que dis-je, une faute ? un crime !…

Et il écrivit :

« À Son Altesse le prince Marie-Hippothadée de Transalbanie, à Mostarejevo :

« Monseigneur, vous avez l’âme trop haute, (à ce qu’on me raconte) pour avoir oublié certaine nuit de Carnaval à Nice, nuit qui n’a pas dû vous laisser sans remords et que vous passâtes, étant tout jeune encore, à festoyer d’abominable façon avec MM. Menica Gianelli et Noré Papajeudi !

« Faut-il vous rappeler la pauvre Tina et le malheur qui lui survint pour s’être laissé entraîner par trois misérables fous dans les jardins déserts du quartier du Riquier. J’ai su que vous aviez quitté Nice la semaine suivante et peut-être ignorez-vous encore que la pauvre Tina est devenue folle de cette nuit-là après avoir donne naissance à un garçon que tout le monde appelle ici « l’Enfant de Carnevale ».

Tina vient de mourir, Monseigneur ! C’était ma mère et vous êtes l’un de mes trois « païres » !…

Le premier n’a plus aucune ressource et est à ma charge !… Le second m’a supplié de ne point détruire son foyer, par l’éclat d’un scandale, qui retomberait sur des innocents !… Je m’adresse finalement à vous, qui pouvez beaucoup pour moi !…

Si vous faites ce que je vais vous demander, vous n’entendrez plus parler jamais de Titin-le-Bastardon…

Votre frère, monseigneur, qui est un homme