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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/185

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poussant que mollement (peut-être parce qu’il pensait à autre chose) ses avances nullement déguisées :

— Iras-tu à la noce, Titin ?

Celui-ci la regarda en souriant :

— Bien sûr que j’irai à la noce, puisque j’y suis invité !…

— Qu’est-ce que tu me dis là ? Tu es invité à la noce de Toinetta ? Et par qui donc ? Pas par le Supia, bien sûr !

Titin éclata de rire :

— Ah ! non, pas par celui-là, tu penses !… C’est le prince qui m’a invité !…

— Le prince t’a invité, cette crapule !…

— Ne dis donc pas de mal d’un homme qui va se marier avec cette bonne Toinetta !

— Ah ! bien ! je ne te reconnais plus, par exemple ! Et tu iras ?

— Bien sûr que j’irai, et tu devrais y venir aussi ! et Giaousé et tous les amis, bien qu’ils ne soient pas invités. Mais s’il n’y a pas de place pour eux dans le cortège, il y en aura autour !… Paraît que ça va être une noce magnifique !… Je suis curieux de voir ça, tu sais !…

— Je n’en reviens pas, fit Nathalie, mais je suis bien contente tout de même que tu te sois fait une raison !…

— Oh ! ce que j’en disais, c’était pour Toinetta, mais du moment qu’elle tient à l’épouser, ce n’est pas moi qui l’en empêcherai !

— Ah ! Titin, faut que je t’embrasse !…

— Si ça peut te faire plaisir. Mais tu sais, tu finiras par rendre jaloux ce bon Giaousé. Viens ici, un peu ! Ta femme veut m’embrasser !