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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/193

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Et si celui-ci pensait autrement, Giaousé pensait autrement.

Titin se montrait-il sobre, Giaousé était sobre. Si Titin faisait ripaille plus que de raison, il faisait de même. Mais Titin, quoi qu’il arrivât, restait toujours d’une lucidité merveilleuse tandis que Giaousé n’était plus de taille à suivre la conversation.

Alors seulement il montrait sa mauvaise tête et Titin devait le coucher de force, après quoi il ressortait. Alors Nathalie allait rejoindre Titin et ses amis lesquels n’étaient pas encore tout à fait « mûrs ».

Assurément Nathalie et Giaousé ne faisaient point très bon ménage et il est bien possible que Titin fût à l’origine de tous leurs conflits conjugaux. Mais à qui la faute ?

Au début, Nathalie s’était montrée souvent jalouse de cette affection qui liait les deux jeunes gens et elle méprisait tant soit peu son mari d’accepter avec passivité d’être en tout le second.

Il la rabrouait alors sans ménagement en lui disant : « Il faut aimer Titin comme je l’aime ! »

Alors elle avait aimé Titin et peut-être un peu plus que ne l’eût désiré Giaousé.

Les femmes ne sauraient garder la mesure en rien !

— Eh Nathalie, elle n’est pas venue ? demanda Titin à Giaousé.

— Non ! la « bestia » !… répliqua l’autre… Elle ne fait que pleurer depuis l’autre jour. Tu sais peut être ce qu’elle a, toi ?

— Bien dégourdi celui qui sait ce que femme a…