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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/209

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— Ce bandit est capable de tout ! lança Hippothadée.

— On le sait, éclata le commissaire… et ce sera tant pis pour cette pauvre Mlle Agagnosc !

— Que voulez-vous dire ? fit Supia, interloqué.

— Je veux dire que lorsqu’il a entre les mains un gage comme Mlle Agagnosc, un gars comme le Titin sait s’en servir ! mais puisque vous voulez qu’on l’arrête, arrêtons-le !… Ce sera fait ce soir ou demain ! Il n’a pas besoin de se cacher, lui ! Il lui a suffi d’avoir mis en sûreté Mlle Agagnosc !… mais prouvons-lui que nous ne sommes pas gens à reculer devant de telles considérations !… Aux « Novi », le Titin !… et que Mlle Agagnosc devienne ce qu’elle voudra ou ce qu’elle pourra entre les mains des amis de Titin qui n’hésiteront certainement pas à le venger !

— C’est abominable ! haleta Supia… Le croyez-vous capable d’un tel crime ?

— Je le crois capable de tous les crimes ! glapit Hippothadée. Je n’ai jamais rien vu de plus furieux que ce jeune homme.

— Mais il aime Toinetta !…

— Eh ! vous ne connaissez rien à l’amour, monsieur Supia ! rugit Hippothadée. Titin est un homme qui préférera poignarder ou faire poignarder Mlle Agagnosc que de la voir appartenir à un autre !

— C’est peut-être ainsi que l’on agit dans votre pays, lui jeta le Supia, tout à fait démonté.

— Oui, monsieur ! Et l’on appelle les Titin, des héros !

— C’est du propre ! En quel temps vivons-