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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/219

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ment Titin parce qu’il s’agissait de l’honneur de son amie d’enfance, mais dans l’affaire Supia, je crains de rencontrer beaucoup de difficultés pour attendrir Titin ! Je ne sais pas ce que vous lui avez fait, mais il vous déteste bien, ce garçon-là !…

— Et vous croyez que cela va continuer ?

— Bah ! il faudrait demander cela à Hardigras !…

— Écoutez-moi, monsieur Bezaudin !… je vais vous dire comment vous pourriez arranger cette affaire !

— J’écoute ! fit M. Bezaudin qui l’avait encore rarement vu dans une pareille agitation et qui se disait :

« Qu’est-ce que je vais entendre ?… Quelles fripouilleries le vieux forban va-t-il encore me sortir {Corr|:|? »}}

Enfin le bonhomme se décida :

— Je sais pourquoi le Bastardon m’en veut ! Pendant qu’il était à la guerre, j’ai fait une opération sur les terres de la mère Bibi. Oh ! bien peu de chose !… Mais enfin, elle y tenait à son bastidon, la sacrée vieille ; d’un autre côté, il me gênait, moi. Comprenez, pour la vue… Enfin, je les ai eues, ses terres ! Elle n’y a pas gagné, assurément, elle n’y a pas perdu grand’chose non plus !… Ça ne valait guère. En revenant au pays, le Titin a fait entendre de mauvaises paroles. Maintenant qu’on est sûr que Hardigras et le Titin c’est la même chose, tout ça me revient en mémoire… Comprenez-moi bien. Jamais peut-être le Titin n’aurait pensé à me voler si… si…

— Si vous ne l’aviez pas volé vous-même… acheva le commissaire.