Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/224

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contre moi, lui dit-il en roulant son feutre dans ses doigts… Vous vouliez votre nièce, je vous la ramène, et vous êtes là, après moi, comme un enragé ! Hardigras sera bien étonné quand je lui raconterai une affaire pareille ! Quant à moi, je ne me mêle plus de rien ! Hardigras fera ses commissions lui-même ! Il vous écrira, voilà tout ! Ça m’ira d’autant mieux que ça n’était pas très amusant ce qu’il m’avait chargé de vous dire, monsieur Supia !

— Monsieur ! s’écria Hippothadée que l’attitude si méprisante dans son apparente humilité de Titin faisait bouillir, monsieur, cette affaire est maintenant autant la mienne que celle de M. Supia et je vous serais obligé de nous faire savoir sans plus tarder de quelle sorte de commission a pu vous charger votre soi-disant Hardigras !

— Monsieur, fit Titin, il s’agit de Mlle Agagnosc. Je ne sais pas si je dois…

— Vous le devez ! Si M. Supia est le tuteur de Mlle Agagnosc, je suis son fiancé !

— Eh bien ! voilà : il m’a chargé de dire à M. Supia qu’il fallait être bien gentil avec Mlle Agagnosc, lui rendre autant que possible le séjour dans la famille sinon agréable, du moins supportable, qu’il tenait beaucoup à ce qu’on ne la contrariât en rien, mais surtout qu’on ne la poussât point par le désespoir à épouser le prince Hippothadée ! Si un pareil mariage avait jamais lieu, m’a encore dit Hardigras — remarquez que je ne fais que rapporter ses propres paroles — si un pareil mariage avait jamais lieu, il en rendrait responsable M. Supia et toute sa famille ! Un