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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/243

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loué récemment par Hippothadée Vladimir, à l’occasion de ses noces avec Mlle Antoinette Agagnosc.

— Oune occasione ! Monsiou Titin ! Oune occasione superbe ! J’ai acheté lé bail et tout lé mobilier pour ouné morceau dé pain !…

— Eh ! s’écria Titin, je reconnais bien l’appartement, mais je ne reconnais pas du tout le mobilier !

— Par les saints archanges, attesta le comte, ce mobilier était indigne de vous, monseigneur ! Aussi je l’ai vendou et je l’ai vendou cer ! très cer ! Ouné excellente opératione !

— Et avec l’argent de la vente vous avez acheté ce nouveau mobilier qui est en effet magnifique ?

— Non, monseigneur ! Ce mobilier a été livré hier soir par la première maison dé Paris qui a sa succursale avenue dé Verdun à Nissa. Mais ce mobilier n’est pas encore payé. J’attends pour le payer le commencement du mois prochain ! Nous avons encore tant de dépenses à faire, en vérité.

— Quelles dépenses ? demanda Titin.

— D’abord dans l’appartementé auquel il manque encore bien des petites çoses. Z’ai commandé la linzerie. Les draps ne sont pas encore arrivés. En attendant, je vous ai retenou, au Palace, où je souis descendou, oune appartenante grandiose à côté du mien, où l’on apportera tout ce qu’il faut à notre illoustré Bastardon pour faire figoure dans lé monde !…

— Vous savez à qui vous avez acheté le bail et le mobilier qui garnissait ces pièces ?