Aller au contenu

Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comptais bien ! Zé mé souis dit « Voilà un bavard qui racontera partout : « Monseigneur paie ses fournisseurs ! » Alors, zé l’ai payé.

— Mais tous les fournisseurs vont vouloir être payés maintenant !

— Monseigneur ne connaît pas les fournisseurs ! Zé leur apporterais de l’arzent maintenant qu’ils le refouseraient ! Quand on peut les payer, ces diables de fournisseurs, ils ne veulent jamais l’être. Il n’y a que quand on ne peut pas les payer qu’ils réclament leur arzent !…

— Savez-vous bien, comte, fit Titin que vous feriez un ministre des finances extraordinaire ! Vous avez une conception du crédit !… Mais, en attendant, nous voici encore une fois sans le sou ! Qu’est-ce que nous allons faire, ce soir ?…

— Ce soir, monseigneur, nous allons dîner à Monte-Carlo… Il y a quelque temps que l’on ne nous y a vous. Cela produit mauvais effet ! Z’ai invité à dîner à l’hôtel de Paris quelques amis du club et la grande Tchertschanowska, la danseuse. C’est oune petite gala dont on parlera, monseigneur ! Et nous en avons besoin !… Quand ze pense que ces misérables faquins du Palace ont refousé de payer mon auto à moi, à moi, comte Valdar, seigneur de Vistritza !…

— Assez, Météoras !… Vous êtes tout à fait fou !… Nous sommes sans un rond !…

— Zé souis triste, monseigneur !

— Il y a de quoi !

— Zé souis triste parce que monseigneur il n’a plus foi dans son fidèle serviteur !…