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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/268

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Cette économie lui permit de vivre sans nouvelle aventure pendant une semaine. Mais le métier de prince, dans ces conditions, n’avait rien de bien amusant pour lui, habitué à jouer les grands rôles, et, plus d’une fois, il regretta le temps où son ambition se satisfaisait d’être le premier à la Fourca.

S’il n’avait été retenu par une honnêteté native et tout à fait encombrante qu’il tenait certainement de son second païre, le brave Papajeudi, lequel eût mieux aimé trépasser que de ne point faire honneur à sa signature, il eût dit adieu avec joie au luxe des palaces qui lui était devenu odieux depuis qu’il n’était plus en état d’en abuser.

Et d’être à ce point raisonnable que d’attendre un argent destiné surtout à désintéresser des créanciers, il devenait chétif, pâlot, fiévreux, grelotteux, comme empoisonné de sagesse…

Seule l’idée de Toinetta le soutenait dans ce dépérissement général. C’était pour elle qu’il souffrait, pour elle qu’il avait accepté d’être prince, pour elle qu’il pouvait encore supporter la vue d’Odon Odonovitch qui, de son côté, montrait la mine la plus maussade du monde depuis qu’il avait été arrêté net dans ses prestigieux exercices.

Enfin la lettre de Transalbanie arriva. Elle contenait un chèque d’importance, mais le malheur voulut que l’auguste pli fût distribué pendant que Titin, de plus en plus mélancolique, était allé faire une petite promenade.

Le pli était naturellement adressé au comte Valdar, lequel avait eu grand soin de laisser le seigneur prince Marie-Hippothadée dans