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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/274

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XVI

Où il est prouvé une fois de plus que petits malheurs annoncent souvent grande catastrophe

Quand il fut avéré que le comte Valdar et le Bastardon avaient disparu sans autrement se préoccuper de leurs dettes qui n’étaient point minces, billets, traites, engagements écrits ou sur parole, promesses d’honneur et autres qui valent signatures de gentilshommes, ce fut un beau concert sur toute la côte, de la pointe d’Antibes au cap Martin.

Hôteliers, restaurateurs, tailleurs, chemisiers, bottiers et autres menus fournisseurs recommencèrent à donner de la voix, mais la grande lamentation fut entonnée par la bijouterie dont les victimes jonchaient le champ de bataille où Odon Odonovitch avait passé sans remords et sans merci.

Le peu que nous avons raconté de ses exploits n’est qu’un mince épisode de la vaste opération stratégique qu’il avait su mener bien pour tenir son rang avec l’aide de ses fidèles Lombards — ainsi dénomme-t-on en Transalbanie cette admirable institution que nous appelons vulgairement le Mont-de-Piété.

Bientôt les marchands de meubles entrèrent dans la danse, et aussi les vendeurs et revendeurs d’antiquailles, tableaux, gravures et au-