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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/28

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servent les jours de confetti de plâtre, faisaient bombance.

La joyeuse assemblée était présidée par un domino couleur de feu qui se carrait dans un magnifique fauteuil Louis XIV aux bois dorés.

— Hélas ! soupira M. Supia, je le connais !…

— Ce domino, que tout le monde appelait Hardigras, avait un masque de treillis si curieusement peinturluré, si cocassement maquillé autour des yeux, qu’on ne pouvait le voir sans éclater de rire. C’était la tête la plus hilare qui se pût imaginer. Cependant, M. Sébastien Morelli ne rit point, parce qu’il aperçut presque en même temps derrière cette figure si extraordinairement drôle, un pendu !

— Un pendu ! s’écria M. Supia.

— Non, un simulacre de pendu…

— C’est bien ce que je pensais, monsieur le commissaire… Il s’agissait d’une farce de carnaval !…

— Nous aimons à le croire, monsieur. Le pendu tirait une langue fort longue. Mon Dieu ! ce mannequin ne nous aurait pas occupé plus longtemps si, d’après les dires de M. Morelli, il n’avait été habillé exactement comme l’honorable propriétaire de la « Bella Nissa » et si l’on n’avait cherché à lui donner quelque ressemblance avec lui !…

— Hein ?… Quoi ?… Qu’est-ce que vous dites ?… Le pendu me ressemblait ?…

— Ce point est d’autant plus important, reprit M. Bezaudin, que le pendu portait à son cou une pancarte où il était écrit : « En attendant l’autre ! »

— Monsieur, le commissaire ! s’écria M.