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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/288

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toute la Fourca par-dessus le marché, leur lança Basile Barraja en se levant à son tour…

Aux deux tables, tout le monde était levé… On put croire que les deux petites troupes allaient en venir aux mains.

La Tulipe, affolé, s’était jeté entre elles, les écartait bravement de toute la longueur de ses bras démesurés. En même temps il essayait de leur faire entendre raison.

— Tais-toi, Féli (Félix), lui fit le Babazouk d’une voix sèche. Laisse venir ces messieurs ! Ils désirent voir Titin, je vais le leur montrer !

— Bah ! dit la Tulipe, c’est une idée ! Messieurs, nous vous invitons ! C’est Giaousé qui paie !

— Christo ! s’écria Toton Robin, tout fumant encore, m’expliquerez-vous, à la fin, ce, que je suis venu faire ici ! Je ne suis pas encore bavecca (gâteux), je n’y comprends rien !

— Tu vas comprendre tout à l’heure, fit la Tulipe.

— Et même tout de suite, annonça Giaousé d’une voix sourde. Regardez un peu dans le jardin du père la Bique.

Ils se haussèrent tous sur la pointe des pieds et Toton Robin fut bien étonné ainsi que tous ceux de Torre-les-Tourettes.

Le Bolacion dit :

— Ah bien, je ne me trompe pas, c’est Nathalie !

— Oui ! fit Giaousé que la Tulipe surveillait pour qu’il gardât tout son calme, c’est Nathalie, ma femme, la femme du Babazouk.

Elle arrivait en effet, et pénétrait à ce mo-