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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/290

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n’était pas beau à voir. Il dit à la Tulipe d’une voix rauque :

— Dis-moi donc, Féli, maintenant il faut aller le chercher, le commissaire.

— J’y vais, fit la Tulipe en se levant. Je ne serai pas longtemps, il est prévenu. Vous autres, ne quittez pas Giaousé pour qu’il ne fasse pas de bêtises !

— Compte sur nous ! exprima le Bolacion, il vaut mieux que tout se passe convenablement. Le Bastardon ne s’en tirera pas, cette fois le voilà pris, le goupil (le renard).

— Tout cela me dégoûte, fit Toton Robin. « Ciaô » (adieu). Et il se leva en crachant par terre.

— Retenez-le, jeta la Tulipe qui avait déjà gagné la porte ; il est capable d’aller prévenir le Bastardon !

— « Fan d’aquella ! » gronda l’autre en lui montrant le poing, f… le camp chez ton commissaire, puisqu’il t’attend ! Tu ne connais pas Toton Robin. Il ne s’est jamais mêlé de ce qui ne le regarde pas ! Mais tu n’es pas un homme Giaousé !

— Non ! fit Giaousé, je n’ai plus le courage de rien !

— À cause d’une femme, ricana le forgeron. Et il haussa ses puissantes épaules… Si j’étais à ta place, il y a longtemps qu’avec ces battoirs-là (et il montrait ses poings énormes) je lui aurais enlevé la peau des fesses !

— Non, dit Giaousé. Nathalie, je m’en fous, mais à cause de Titin !…

— Il a raison, s’écria le Bolacion, c’est lui, la vermine !…

— T’as pas la parole, fit Giaousé.