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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/303

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minèrent le papier. La lettre était anonyme, naturellement.

— Eh ! fit Titin, voilà une écriture qui, si elle ne ressemble pas tout à fait à celle de Giaousé… Ne trouvez-vous pas, monsieur le commissaire, que le mot qui a été remis à Giaousé et le mot que j’ai reçu pourraient bien être de la seule et même personne ?

— Cela expliquerait tout ! répliqua le commissaire qui ne demandait qu’à arranger les choses… Vous auriez été victimes tous deux de quelque mauvais plaisant !

Titin se tourna vers Giaousé qui ne disait toujours rien, le front penché comme une brute.

— Allons, voyons, remue ! Tu ne vas pas rester là comme un banc !

Alors l’autre grogna :

— Je dis que ce qui ne peut pas me passer de tête c’est qu’elle est venue pour quelque chose que je sais bien ! Possible que quelqu’un se soit f… de nous, mais elle a marché comme pour de vrai ! Elle s’est changée de robe ! Et il y a du champagne sur la table ! Tout ça, si ça n’est pas pour se faire des chatouilles, je ne m’appelle plus Giaousé !… Non ! je vous le dis !… je ne peux plus rester avec cette femme-là !

— Tu as raison, dit Nathalie ! Je m’en vais !

— Vous constaterez, monsieur le commissaire ! Ça peut me servir pour le divorce !…

Titin avait déjà arrêté Nathalie d’un geste :

— Giaousé ! tu ne feras pas ça ! Tu vas rentrer avec Nathalie chez toi ! ou c’est pour toujours fini entre nous ! Je t’ai toujours aimé