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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/322

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j’ai été peiné pour vous. Vous baissez la tête ! Vous ne dites plus rien ! Vous ne frappez plus la table ! Vous ne me demandez même pas de qui je tiens toute cette incroyable histoire ? Mais je vais vous le dire, ne craignez rien ! Cela encore vous instruira ! Je la tiens du joaillier lui-même.

Le collier de Mme Supia est célèbre, je vous le répète… notre homme l’avait reconnu, et comme il sait de quel bois je me chauffe, il n’a pas voulu se mettre une vilaine affaire sur les bras. Je lui ai répondu que je n’avais pas à me mêler de vos affaires, que j’avais la plus grande foi en vous puisque je ne désirais rien tant que de vous taire rentrer dans ma famille et que si Mme Supia avait, par votre entremise, commandé une réplique du collier, il n’avait qu’à s’exécuter. Comme il insistait et tenait des propos peu convenables sur votre personne, je le mis carrément à la porte. Il se vengea un mois plus tard en me faisant savoir que j’avais eu tort de ne pas l’écouter et qu’il était maintenant propriétaire du collier.

Je ne vous dirai point, mon cher prince, la peine que j’en eus : je tenais beaucoup à ce collier. Mais ce brigand, après l’avoir acquis pour la somme dérisoire que vous savez, ne me l’a lâché que pour sa valeur réelle. Total ! vous le ferez vous-même et vous saurez ainsi pourquoi on vous retient tant d’argent à la fin du mois ! Quant au collier, le voici !

Et M. Supia sortit de son tiroir un écrin dans lequel le prince Hippothadée put voir le vrai collier.