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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/341

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Dans les sous-sols, la fièvre de M. Supia se calma un peu. La fraîcheur qui lui venait du dehors par le soupirail où passaient les ballots destinés à Castel lui fit grand bien. Il se raisonna. Son effroi avait été instinctif. Il croyait si bien que c’en était à jamais fini avec Hardigras !

Il se retira dans un coin et, à la lueur d’une lanterne, il relut son courrier. Qu’y avait-il encore découvert ? Cette fois, il ne l’acheva pas. Il se précipita sur les employés. Jamais ceux-ci ne l’avaient vu dans un état pareil.

Il en bouscula, mit lui-même la main à l’ouvrage, sortit, bondit sur le siège à côté de Castel et lui cria :

— En route ! et donne tout ce que tu peux !

La voiture partit en vitesse.

Une heure plus tard, elle arrivait sur le plateau au bout duquel se dressait le rocher de la vieille Fourca. Une lueur d’incendie découpait sur le ciel la tour, la porte haute, et, au-dessous, l’écroulement des cubes des petites bâtisses, tassées, dressées les unes sur les autres comme si elles montaient à l’assaut de ce qui restait du château. Cette lueur était à la base et venait de la Fourca-Nova.

— Christo ! râla le « boïa », ne dirait-on pas que cela vient de la Patentaine ?

— Non, fit Castel. La Patentaine est plus sur la droite.

— Qu’est-ce qu’il s’est donc passé ? demandait le Supia, au comble de l’angoisse.

Castel ralentit, car le chemin devenait mauvais.

— Est-ce qu’on sait ? Depuis cette affaire de