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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/344

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— Es-tu armé, Castel ?

— Moi, un revolver ? Dans ce pays-ci, pour quoi faire ? En ce moment ils ont des affaires entre eux, et c’est très embêtant pour tout le monde ! Mais comme je ne me mêle pas de leurs histoires, je n’ai pas de raison de m’en faire.

— Moi, je suis toujours armé.

— Ah ! vous, c’est autre chose ! Vous avez des ennemis.

— Je sais bien que, dans ce pays-ci, on ne m’aime pas ! Aussi j’y viens le moins que je peux. Et cependant je ne leur ai rien fait… Mais Titin les a montés contre moi.

Là-bas, la rumeur grandissait. On percevait même des cris, de subites clameurs.

— Arrête, Castel ! Entends-tu ? dit le « boïa » les yeux hors de la tête.

— Oui, il y a du grabuge.

— Écoute, écoute donc ! On dirait qu’ils crient : « À mort ! » Écoute donc… Castel ! Est-ce qu’ils ne crient pas « À mort le « boïa » !

— En voilà une idée !… Et puis, nous le saurons bien quand nous serons là-bas ! Je sais bien qu’il y en a qui racontent que c’est vous qui payez ceux de la Torre pour leur causer des ennuis. Mais je leur ai dit que ce n’était pas dans votre genre, que vous ne sortiez pas votre argent comme ça !

— Ah ! s’il n’y avait pas là-bas ma femme et ma fille !

— Je remets en marche. C’est pas la peine d’être venu si vite…

— Tu es sûr qu’ils te laisseront passer ?

— Sûr comme vous êtes là !