Aller au contenu

Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/372

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

monté si bien la tête qu’elle n’avait plus voulu, pendant des semaines entendre parler de son fiancé !

C’était alors que Titin avait fait entendre à la famille épouvantée des menaces telles que le témoin et le prince Hippothadée, d’un commun accord, avaient dû remettre à plus tard l’union projetée. Quand Mlle Agagnosc, de son propre mouvement avait, à quelque temps de là, demandé que ce mariage fût célébré le plus tôt possible, M. Supia et le prince Hippothadée, encore sous le coup des paroles effroyables de Titin, étaient allés à la police, pour demander conseil et secours au besoin.

Là, ils s’étaient trouvés, comme toujours en cette affaire, en face de M. Bezaudin qui avait toujours montré pour Titin une faiblesse inexplicable, il n’avait fait que rire de leurs transes. Titin, lui avait-il dit, n’ira point contre les sentiments de Mlle Agagnosc ! Vous n’avez rien à craindre, il ne fera rien !

— Ah ! messieurs ! M. Bezaudin porte une responsabilité bien terrible ! Titin ne fera rien ! Quelques jours après c’était l’avertissement foudroyant de Hardigras ! Le soir même, ma fille était morte ! Messieurs ! C’est un père qui vous le demande à genoux, vengez ma fille !

Un silence de mort suivit cette déposition. Titin paraissait perdu et tous plaignaient M. Supia. L’avocat de Pistafun pour rompre cet effet désastreux aussi bien pour son client, poursuivi comme complice, que pour Titin, crut devoir intervenir.

— Messieurs, dit-il.

Mais Pistafun lui détacha sur l’épaule une