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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/428

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— Quoi donc ? Un accident ?… Le prince est blessé ?…

— Madame ! Nous avions prévenu Son Altesse ! Ce soir encore nous lui avions fait parvenir un mot. Nous lui conseillions de ne pas sortir…

— Oui, je sais cela ! Il m’a même fait clairement entendre que vos craintes étaient chimériques… Enfin il m’a paru parfaitement tranquille ! Eh bien ?

— Eh bien ! madame, Son Altesse a eu grand tort de ne pas nous écouter… Le prince Hippothadée vient d’être assassiné, madame !

— Assassiné ! vous dites assassiné ! mais c’est impossible !

— Et pourquoi donc, madame ? assassiné comme M. Supia, comme Mme Supia, comme…

— Mais c’est inouï ce que vous me dites là, éclata Toinetta… je vous demande pardon, messieurs, si je vous montre plus de surprise que de douleur !… mais en vérité, si quelqu’un ne devait pas être assassiné, c’était bien lui ! Et comment a-t-il été assassiné ?

— Mme la princesse ignore sans doute que Son Altesse devait dîner ce soir avec Mme la comtesse d’Azila ?

— C’est bien possible, cela n’a pour moi aucune espèce d’importance !…

— Le prince se trouvait dans le petit rez-de-chaussée qu’habite la princesse dans un hôtel du quartier Malausséna, quand un domestique vint lui remettre un pli de la part d’une personne qui l’attendait devant la grille du jardin sur lequel donne le rez-de-chaussée. Le prince, après avoir lu ce mot, s’excusa