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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/82

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cer ses boules et affectait maintenant un air indifférent.

— Eh ! Pistafun ! vous ne pourriez pas me le dire où il est ce Titin ?…

— Titin-le-Bastardon ?…

— Oui.

— Il y a plus d’un mois qu’il est venu faire sa partie ! déclarèrent quelques joueurs : il n’est sûrement pas à Nice, sans quoi ça se saurait, diable !…

Pistafun dit :

— La dernière fois que je l’ai vu, c’était au Peillon, où il organisait le festin avec distribution de bouquets souvenirs aux demoiselles d’honneur, vermouth d’honneur, bal et feu d’artifice, comme de juste… Il y a quelque temps de cela !…

— Et moi, fit Tantifla, c’était à la Colle où il organisait la grand’messe en musique, apéritif-concert, concours de « vitou » et de « quadrette », cela s’entend ! ce n’était pas hier, hé ?…

— Et moi, déclara Aiguardente, c’était l’été dernier à Saint-Jeannet, à l’occasion de la Saint-Jean-Baptiste, et puis à Biot en l’honneur de Saint-Julien, et puis à Saint-Vallier de Thiey pour la Saint-Constant ! Ah ! j’allais oublier la Saint-Julien à Roquebillière ! Titin est un homme de bien qui ne manquerait point un saint, comme de juste pour ce qui est de la fête suivant les usages et coutumes et avec tous les apparats nécessaires qu’il connaît mieux qu’homme du monde ! C’est pourquoi il n’y a pas de festin sans Titin ! Vous n’avez qu’à chercher sur le calendrier, monsieur Morelli, et vous finirez bien par trouver Titin !