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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/149

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DE ROULETABILLE
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— Je comprends tout ! Je comprends tout !

— Non | ! tu ne comprends pas tout ! dit La Candeur… car si nous avons le bonheur d’avoir rencontré si à point M. Priski, il faut bien te dire que M. Priski nous cherchait !

— Ah ! oui !… il nous cherchait… et pourquoi donc nous cherchait-il ?

— D’abord parce qu’il désirait avoir des nouvelles de notre santé, ensuite pour nous rendre un gros service !… expliqua La Candeur un vidant un verre plein de pommard.

— Un service ?

— Mon cher (et La Candeur se pencha à l’oreille de Vladimir), il s’agit tout simplement de débarrasser Rouletabille d’Ivana !…

— Oh ! oh ! c’est grave cela, émit Vladimir, déjà sur le qui-vive.

— Évidemment, c’est grave, reprenait La Candeur en vidant sa bouteille, ce qui semblait lui donner beaucoup de force pour raisonner… Il est toujours grave de rendre la vie à quelqu’un qui est en train de se suicider !…

— Ça ! dit Vladimir, il est certain que depuis que Rouletabille a retrouvé cette petite femme, on ne le reconnaît plus !…

— Il ne rit plus jamais !…

— Il n’a plus faim !…

— Il n’a plus soif ! dit La Candeur en faisant un emprunt subreptice à la bouteille de Vladimir.